mercredi 5 mars 2014

#4 Comment peut-on en venir à se découvrir le QI ?


En ce qui me concerne, il s'agit d'un hasard total.

 
On peut considérer que c'est parti d'une vie sentimentale... désastreusement cahotique.

On y ajoute le décès non digéré du félin de ma vie.

Et aussi un changement de direction dans l'IME où j'exerce, avec une évolution négative des conditions de travail.

Secouez le tout, et vous atterrissez chez le psy, car votre médecin pense que vous déprimez, car vos bobos à répétition sont clairement une somatisation.

Une fois chez le psy, vous découvrez totalement par hasard et indépendamment des objectifs poursuivis par celui-ci, sans même qu'il ne comprenne ce qu'il se passe, qu'un de vos plus gros problème est la confiance en vous. Ou plutôt son niveau assez bas pour raser les mollets des paquerettes.

Vous laissez mijoter.

Quelque temps plus tard, vous découvrez qu'une de vos patientes a fait des progrès défiant l'entendement alors que vous éprouvez les plus grandes difficultés du monde à travailler avec elle (nombreuses absences, refus des activités proposées...). Elle passe des test, et bingo !
Muni d'une conscience professionnelle, vous vous renseignez sur la question des enfants précoces, surdoués, toussa.

Et au fil de vos lectures, vous commencez à vous poser salement des questions. Sur vous-même.

Puis un tas de trucs vous reviens en mémoire.. (Pour la liste, voir plus loin dans un autre billet)


Et là, c'est le drame.

Ptêt ben qu'oui, ptêt ben qu'non. Vous vous posez des questions, et vous hésitez.

D'un côté, l'idée de la douance colle super bien pour expliquer tous vos ptis soucis (voir la liste des ptis soucis dans un billet ultérieur), de l'autre, vous surdoué? Ah ah ah!, cessons-là cette aimable plaisanterie improbable.

Si vous étiez surdoués, vous auriez eu de meilleures notes. Vous auriez eu une mention au bac. Vous auriez, comme tous ceux qu'on voit chez Delarue, Tellement Vrai, et consorts, eu le bon goût de savoir lire à 6 mois et de composer une symphonie à 2 ans tout en ayant déjà un titre olympique et appris la biologie moléculaire. Vous auriez une situation professionnelle brillante et lucrative. Votre réussite serait éclatante sur tous les plans. Mais non, vous vous êtes contenté d'avoir une enfance normale, avec des jouets et des amis et tout. Vous n'avez épaté personne. Et vous êtes quelqu'un de normal, qui aime dormir le dimanche matin et manger des crêpes en regardant Corneil et Bernie.

Pis quand même, l'idée revient vous tarauder. Vous partez en quête des témoignages et souvenirs de votre entourage sur votre enfance (sans leur en préciser le motif, faut pas déconner), tout en vous renseignant avidement sur le sujet.

Vous devenez membre d'une communauté internet dont c'est l'objet, tout en écumant avidement tout les tests bidon sur internet prétendant chiffrer l'intelligence. Pour vous faire une idée. Pour voir.

Puis vous commencez à accepter l'idée que cette hypothèse n'est pas si délirante que ça. Effectivement, dans votre parcours, il y a des éléments qui tendent à la valider.
Mais vous avez peur de vous tromper, d'auto-biaiser votre jugement en ne voyant malgré vous que ce qui vous arrange. (Effet "barnum")

Vous refaites donc les tests bidons une énième fois, commencez à faire part de vos doutes à votre entourage histoire de voir à leur réaction si vous avez peut-être raison.
Vous êtes désormais un expert des bases de la psychométrie, et de la question de la douance.


Vous commencez à vous renseigner sur les modalités d'évaluation psychométrique, la vache, ça coûte un bras! C'est délirant, faut que j'arrête de me monter le bourrichon et redescende sur terre avec des chevilles normales!
 Et si le test était négatif, ça serait trop la honte de m'être vaniteusement cru surdoué, à tort!

Et vous hésitez encore et encore, oscillant sans cesse entre cette petite voix de l'intuition et le doute.

Et puis un jour, c'est plus fort que vous. Osef si c'est négatif. Quel que soit le résultat, c'est plus fort que vous, il faut que vous sachiez.

Et vous prenez rendez-vous.



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